Les pétales des vieux pavots,
Et les boutons des lys perdus,
Au bord du Léthé sont déchus
Pour joncher le fleuve sans flots.
Là se fanent des anémones,
Des lys tigrés, et des muguets,
Leurs pâles fleurs, leurs fruits violets,
Là tombent près des belladones.
Et là gisent les floraisons
D'automne, sous les vents sans trames;
Et là, des funestes jusquiames
Mêlent aux pensées leurs fleurons....
Et tous mes amours, tous mes mots,
Et tous mes rêves, disparus,
Au bord du Léthé sont déchus
Pour joncher le fleuve sans flots.