A Benjamin DeCasseres
Loin du tumulte, et loin du braîment de la foule,
J'ai bâti pour moi-même un donjon dans l'oubli:
Embrasant tout pennon rembruni ou pâli,
Un couchant d'autrefois sur mes fiers murs s'écoule.
De trésor oublié, ravi des rois anciens,
Dort son sommeil de flamme en mes voûtes profondes;
L'anneau de Salomon se relève des ondes
Pour semer sur mon or ses reflets orients.
Du siège fait de jais, de bijoux et d'aI bâtres,
Je vois par mes vitraux violets et verdâtres
La fuite de tout rêve, ou d'ailes de flamant
Ou d'ailes de corneille; et parfois mes magies
Font s'élever encor d'aurores inonïes
Des univers noircis qui sombraient en néant.
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Printed on: December 22, 2024